CONFÉRENCE DE PRESSE – Michel Hazanavicius : « Je voulais raconter cette histoire qui n’avait encore jamais été portée au cinéma »

Bérénice Bejo et Michel Hazanavicius © FDC / CD

Michel Hazanavicius, Bérénice Bejo et toute l’équipe de The Search, présenté en Compétition, se sont soumis au traditionnel face-à-face avec la presse. Voici quelques morceaux choisis de leurs échanges.

Michel Hazanavicius, sur la difficulté de traiter un sujet aussi sensible que celui de The Search :
« Je n’ai jamais eu l’impression de faire des films simples. Ils sont tous nés en tout cas d’un désir très fort. Les contraintes du sujet font partie des éléments avec lesquels vous devez travailler. Le désir de ce film est multiple, mais la raison principale était de raconter cette histoire que personne au cinéma n’avait encore racontée. Je trouvais intéressant de me placer au plus près de l’humain. J’ai essayé de travailler avec un rapport plus direct aux personnages et à l’histoire. »

Michel Hazanavicius, questionné sur la pertinence de se pencher sur ce sujet :
« Quand on commence à s’intéresser à la Tchétchénie, la question de la pertinence du sujet ne se pose plus. Vous avez tous les ingrédients de la guerre moderne. La guerre s’est déplacée des militaires vers les populations. On parle ici de centaine de milliers de morts. Les images ont été contrôlées et orientées. Le fait que les gens se fassent massacrer dans l’indifférence générale, ça me touche. »

Michel Hazanavicius, concernant l’image de l’armée russe relayée par le film :
« J’ai essayé de faire un film ou ce sont des êtres humains qui subissent la guerre, qu’ils soient militaires ou pas. Je ne voulais pas que les personnages aient une conscience politique. D’après ce que j’ai pu en lire, l’armée russe était assez dure, avec un fonctionnement assez violent. A l’époque, elle est en phase de reconstruction et est en partie constituée de mercenaires. Je me suis beaucoup documenté là-dessus. Je ne crois pas avoir trahi la réalité du quotidien des soldats. »

Bérénice Bejo, à propos de son rôle et de la musique :
« Ce que je trouvais intéressant, c’était que Michel m’ait écrit un personnage qui n’est pas le héros de l’histoire. Les occidentaux sont toujours ceux qui savent, dans les films de guerre. Là, ce sont les civils qui sont mis en avant. La musique fait partie de la culture des villages ou on a tourné le film, c’est ancré en eux et constitue une façon de s’exprimer. C’est un film qui parle de résilience. »

Propos recueillis par Benoit Pavan