RENDEZ-VOUS UN CERTAIN REGARD – Charlie’s country, la nouvelle chronique aborigène de Rolf de Heer

Équipe du film © FDC / CD

En 2006, le cinéaste australien Rolf de Heer remportait le Prix spécial Un Certain Regard pour son film Ten Canoes, qui traitait des conséquences de la colonisation sur les communautés aborigènes. Charlie’s Country marque sa troisième collaboration avec l’acteur aborigène David Gulpilil. Rolf de Heer revient sur la genèse de son film et ses inspirations.

 

Photo du film Charlie’s country © DR

Pouvez-vous nous dire comment votre film a vu le jour ?

Je suis ami avec David Gulpilil, depuis assez longtemps déjà. Il a été la raison de la réussite de deux de mes précédents films, et je lui en suis vraiment reconnaissant. J’ai appris qu’il était en prison, je suis allé le voir. Il avait besoin d’aide, mais la seule aide concrète que j’ai pu lui offrir était de tourner dans mon prochain film. Pendant sa période d’incarcération nous avons pensé ce film, surtout pour qu’il puisse avoir un projet, quelque chose qui l’aide à voir plus loin que la prison.

Avez-vous une anecdote associée au tournage de Charlie’s Country ?
Le film devait être tourné à la fin de la saison des pluies, afin de profiter des pluies tardives.  Le film devait être tourné à la fin de la saison des pluies pour profiter d’averses tardives nécessaires à quelques scènes. Mais il n’y eût finalement presque pas de saison des pluies et quand nous avons commencé à tourner, elle était déjà terminée. J’ai espéré, mais pas une goutte. Finalement, j’ai essayé de réécrire le script sans pluie, car il fallait bien continuer de tourner mais ça ne fonctionnait pas non plus. Et soudain, des trombes d’eau se sont mises à tomber, nous avons pu faire quelques scènes, mais le tournage a tout de même été interrompu car la pluie saccageait les routes et les pistes…


Pouvez-vous nous parler de votre prochain projet ?

Je n’ai pas de prochain projet car je n’ai même pas fini celui-là. Je n’ai pas de scénario en attente, rien de prévu encore. Quand Charlie’s Country sera réellement achevé, j’aurais passé trois ans au total sur ce film. Je pense m’arrêter, me reposer, même pour quelques mois afin de retrouver mon énergie, ma force, et oublier certains moments pour recommencer quelque chose. Mais s’il y a quoi que ce soit à propos d’un potentiel prochain projet, il est très peu probable qu’il soit tourné sous les tropiques, le bush, ou même pendant la saison des pluies !


 

Pour finir, quel type de cinéma vous influence ?
Le cinéma des autres provoque en moi un grand intérêt. Comme le cinéma venu d’autres cultures. Tout est influence, les films anciens, comme les nouveaux. J’ai eu la chance de voir des films de tous les pays, de toute l’histoire du cinéma. Toute cette culture cinématographique est devenue suffisamment diffuse pour obscurcir ce qui m’a influencé le plus directement.

 

 


SÉANCES


Jeudi 22 mai / Salle Debussy / 11h-16h30
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