RENDEZ-VOUS UN CERTAIN REGARD – Lost River de Ryan Gosling

Équipe du film © FDC / CD

Ryan Gosling est désormais à Cannes en tant que réalisateur. L’acteur s’est déjà rendu au Festival pour représenter deux films : Blue Valentine de Derek Cianfrance en 2008, et l’atypique Drive du réalisateur danois Nicolas Winding Refn, Prix de la mise en scène en 2011. Cette année, c’est avec un film fantastique sur une famille qui bascule dans un monde macabre que Ryan Gosling concourt pour le prix Un Certain Regard. Il confie les inspirations et les ambiances de tournage de cette toute première réalisation, Lost River.

 

Ryan Gosling © DR

Racontez-nous comment vous est venue l’idée du film.
Comme c’est le premier film que je réalise, j’ai voulu commencer par quelque chose de facile : raconter une histoire simple, comme un conte de fée. J’ai eu l’occasion de travailler à Détroit pendant quelques jours sur un autre film. C’est une ville très spéciale avec une histoire incroyable et un avenir mystérieux. Il y a des quartiers abandonnés qui s’étendent sur des kilomètres, dans lesquels vivent des familles et des enfants qui grandissent dans des rues où les maisons sont brûlées ou démolies. C’est surréaliste et cela me fait déjà penser à un conte de fée macabre, et pas seulement à cause de la destruction. Donc j’ai décidé de réaliser un film sur le même modèle, du rêve au cauchemar, à propos d’une famille qui vit dans une réalité à la frontière du fantastique.


Avez-vous un souvenir particulier ou une anecdote du tournage?

Détroit abrite le plus grand temple maçonnique au monde. Il comprend milles pièces dont trois salles de théâtres, l’une d’entre elles pouvant accueillir 5 000 personnes, trois salles de bal. Il y a aussi des salles de réception et une salle d’exercices militaires. 90 % de ces pièces restent pratiquement vides tout au long de l’année. C’est une réussite architecturale dont l’ambiance rappelle aujourd’hui l’atmosphère du film SHINING. Pourtant, le temple est dirigé et entretenu par des personnes très accueillantes et amicales. Elles ont été indispensables à notre projet, car toute la production du film se faisait dans le temple. Tous nos bureaux étaient sur place : décoration, costumes, coiffure et maquillage, les acteurs avaient leurs loges là-bas. La moitié des scènes d’intérieur ont été filmées dans le temple et certains de nos bureaux de production ont également trouvé leur place dans certaines scènes du film. La chose vraiment remarquable dans tout ça, c’est que même si j’ai essayé d’utiliser tout ce que je pouvais du bâtiment, cela ne reste qu’une fraction de ce qu’il a à offrir.

 

Pouvez-vous nous parler de votre prochain projet ?

Je suis en train d’écrire une comédie. Pour l’instant, ce n’est pas très drôle et j’essaie d’y remédier.

 

Quel cinéma vous a le plus influencé ?

C’est le cinéma des années 80 et du début des années 90 qui m’a le plus influencé. Du Vidéodrome de David Cronenberg à Halloween de John Carpenter. Les films fantastiques, les drames, les comédies et les films d’horreur se mélangeaient tous ensemble. J’ai partagé beaucoup de références avec mon compositeur Johnny Jewel pendant que nous réalisions la bande originale de mon film et à un moment il m’a dit : « Putain, il t’est arrivé quoi entre 1988 et 1994 ?! »

 

 


SÉANCES

Mardi 20 mai / Salle Debussy / 14h-22h
>> Accédez à l’agenda interactif