RENDEZ-VOUS UN CERTAIN REGARD – Turist de Ruben Östlund

Équipe du film © AFP / LV

Turist est le quatrième long métrage de Ruben Östlund, qui entérine cette année sa seconde sélection à Un Certain Regard après Involontaires, présenté en 2008. En 2010, le cinéaste suédois s’est illustré en remportant l’Ours d’or du meilleur court-métrage au Festival de Berlin avec Incident by a Bank. Turist narre l’histoire d’une famille de vacanciers suédois dont les relations vont être mises à mal suite à une avalanche.

 

Photo du film © DR
 

Comment avez-vous eu l’idée de ce film ?
Le film est parti d’une idée plutôt simple : une famille en vacances au ski déjeune sur la terrasse d’un restaurant à très haute altitude. Soudain, ils aperçoivent au loin la formation d’une avalanche. Dans le restaurant, c’est l’effervescence, mais, lorsque l’avalanche se met à prendre de l’ampleur, la tension devient palpable. En trois secondes, l’enthousiasme se transforme en rires nerveux, puis en cris de panique totale. La dernière chose que le spectateur voit avant que tout soit recouvert de neige, c’est la mère de famille, Ebba, appelant son mari Tomas tout en essayant de protéger leurs enfants. Pendant ce temps, Tomas court pour sauver sa peau… Et abandonne sa famille. Mais le désastre prévu n’a finalement pas lieu. Ce n’est qu’un nuage de neige qui a recouvert le restaurant, l’avalanche s’est arrêtée à 150 mètres des lieux. Tomas doit alors retourner à table affronter sa famille et la déconvenue mémorable qui l’attendent.

Pourquoi avoir choisi de tourner dans les Alpes françaises ?
J’ai skié dans les Alpes françaises à maintes reprises et j’ai toujours voulu faire un film qui se déroulerait dans une station de ski. Mais cela n’a pas été évident de trouver un scénario assez intéressant et existentiel à mon goût pour se fondre dans un environnement aux couleurs fluo si kitsch.

Auriez-vous une anecdote de tournage à nous raconter ?
J’ai vraiment été marqué par les efforts consentis par l’ensemble de l’équipe pour la scène de l’avalanche. Nous avions notamment pour objectif de créer la scène d’avalanche la plus spectaculaire de l’histoire du cinéma et je pense que nous y sommes parvenus.

Avez-vous d’autres projets à venir ?
Lorsque les humains observent des singes, ils ressentent une joie qui me fascine. Je pense que c’est parce que nous nous sentons étroitement liés à eux, et pourtant nous ne pouvons pas les observer sans être gênés par leur attitude si instinctive. Ce serait fantastique de demander à douze acteurs nus d’interpréter des singes pendant deux heures avec pour objectif de refléter nos propres comportements.

 

Quelles sont vos influences cinématographiques ?
J’ai été influencé par différents genres cinématographiques à différentes époques de ma vie. Le premier film à m’avoir marqué est Gummo, de Harmony Korine. Plus récemment, j’ai beaucoup aimé Laurence Anyways de Xavier Dolan et Holy Motors de Leo Carax. Néanmoins, comme j’ai grandi en Suède dans les années 1980, les publicités de Roy Andersson m’ont bien plus influencé que toute autre œuvre cinématographique.
 

SÉANCE


Dimanche 18 mai / Salle Debussy / 11h
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