SÉANCE SPÉCIALE – The Owners, chronique d’une injustice ordinaire

Adilkhan Yerzhanov © DR

Né au Kazakhstan, Adilkhan Yerzhanov fait à trente-deux ans, avec The Owners, ses premiers pas en Sélection officielle. Ce long métrage décrit le combat d’une fratrie pour tenter reprendre possession d’une maison qui leur a été léguée dans une région reculée.

 

Photo du film © DR

 

Lorsque John, Erbol et Aliya sont contraints de quitter la mort dans l’âme la grande ville d’Almary et le logement qu’ils occupent, une seule alternative s’offre à eux: celle de regagner un petit village reculé du Kazakhstan pour s’installer dans la maison léguée par leur mère. Mais une fois sur place, les trois frères et sœurs déchantent. Ils découvrent que la maison est illégalement occupée depuis dix ans par un alcoolique qui refuse de quitter les lieux.

The Owners est le troisième long métrage en trois ans de ce jeune cinéaste Kazakh après Rieltor (2011) et Stroiteli (2013). L’indifférence de la société face aux injustices, le harcèlement et le despotisme d’autorités corrompues sont au cœur de ce film qui tire son essence « d’un réel brutal et d’une joie enfantine« , explique le réalisateur. Visuellement, Adilkhan Yerzhanov a souhaité montrer cette facette du Kazakhstan au travers de l’absurde, en s’inspirant notamment du travail de peintre hollandais Van Gogh.

Lauréat en 1999 du prix du meilleur scénario pour Kozy-Korpesh and Bayan-Sulu, première série animée jamais réalisée au Kazakhstan, le cinéaste explique s’être attaché à se défaire des clichés qui, dit-il, « peuplent la plupart des films à caractère social« . Adilkhan Yerzhanov a tenté d’articuler son long métrage autour « d’un langage artistique » qui se nourrit du folklore local et ainsi de bâtir à The Owners une identité qui lui est propre. « Ce film est ma tentative artistique de donner une chance à la société de prendre conscience de ce que la routine ordinaire mais féroce est capable de faire aux gens« , argumente-t-il.
 

Benoit Pavan


SÉANCE


Samedi 17 mai / Salle du Soixantième / 19h
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