CANNES CLASSICS – By Sidney Lumet, un documentaire de Nancy Buirski

Brett Ratner © FDC / T. Leibreich

Dans le documentaire By Sidney Lumet, Nancy Buirski dresse un portrait inspiré du « cinéaste de l’honnêteté ».

Photo du film © DR

Y a t-il un aspect de la carrière de Sidney Lumet que vous avez souhaité développer en particulier ?
J’ai laissé Sidney Lumet me guider ! Il a donné de nombreuses interviews tout au long de sa vie, mais celle de 18 heures (sur cinq jours !) qu’il a faite en 2008 était exhaustive et profonde, et m’a offert l’opportunité de comprendre ce qui importait à ses yeux. J’avais besoin d’une histoire : en trouver une au travers des rêveries, des anecdotes et des mémoires de Sidney Lumet était un défi. De même, je voulais utiliser ses films comme une synthèse de sa vision du monde. C’est un challenge que j’ai adoré relever !

Que pensez-vous de la façon dont il construisait ses personnages de flics ?
Il avait une relation ambivalente avec les policiers et cela transparait dans ses films. A l’époque, quand on grandissait dans le quartier du Lower East Side à New-York, on était une balance si l’on se rapprochait un peu trop de la police. Mais en grandissant, il a appris à les respecter. Beaucoup de policiers sont corrompus dans ses films, mais d’autres ont une forte moralité, celle de ceux qui se lèvent pour ce qui est juste.

Quel est votre personnage favori de sa filmographie et pourquoi ?
Juror#8 (Henry Fonda) dans 12 Angry Men. Il incarne tout ce qui importait aux yeux de Sidney Lumet, de façon subtile et non agressive. Même si Lumet n’a pas écrit ce film (c’était à l’origine une adaptation pour la télé de Reginald Rose), c’était comme si le personnage avait été créé pour lui, comme s’il l’avait mis sur la voie pour façonner ses œuvres les plus notoires. Donc j’adore ce personnage, aussi pour la boussole morale qu’il représente. Comme Atticus Finch, il est un peu romancé, mais quelle inspiration ! C’est son premier long métrage ; en en parlant, il explique que la lutte vers l’indépendance rend la vie plus belle. J’y crois.

Propos recueillis par Charlotte Pavard

SÉANCE


Vendredi 15 mai / Salle Buñuel / 15h

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