CANNES CLASSICS – Du temps où Lino Brocka révolutionnait le cinéma philippin

Équipe du film © FDC / C. Duchene

Son cinéma a révolutionné l’industrie du film aux Philippines. Lino Brocka est mis à l’honneur à Cannes avec la projection d’Insiang, pièce d’une œuvre très prolifique. Vingt-deux ans après sa mort, Cannes redécouvre ce film dans une version restaurée par le World Cinema Project.

 

Photo du film © DR

Le pitch. Insiang est jeune, Insiang est belle et amoureuse. Mais chez elle, il faut composer avec une mère teigneuse et son petit ami, un bon à rien qui pourrait être son fils. Tous deux lui font la vie dure. Pire encore, celui qui devient son beau-père a des vues sur elles.

Le contexte. Dans les années 1970, Lino Brocka casse radicalement les codes du cinéma philippin à une époque où l’industrie du film est menacée par l’import massif de productions étrangères et par la censure militaire. Ce cadre, peu propice à la création, donne lieu à des comédies, films d’action et mélodrames de moindre qualité. Lino Brocka a alors l’ambition d’élever le niveau critique du public philippin et s’intéresse aux couches basses de la société. Soixante-cinq films plus tard, il est reconnu comme un pédagogue, un maître qui a éduqué le peuple.

 

Les Philippines à Cannes. Lino Brocka a été sélectionné à Cannes par trois fois. En 1980, il fait ses premiers pas en Compétition avec Jaguar, expérience qu’il réitère quatre ans plus tard avec Bayan Ko. Autre Philippin remarqué à Cannes, Brillante Mendoza remporte le Grand Prix pour Kinatay en 2009, l’histoire d’un étudiant en criminologie qui tombe dans des affaires douteuses. Cette année, les œuvres des deux réalisateurs sont mises à l’honneur : Taklub pour Mendoza au Certain Regard, et Insiang en version restaurée, comme un hommage à Lino Brocka.

Tarik Khaldi

 

SÉANCE


Samedi 16 mai / Salle Buñuel / 14h00
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