CANNES CLASSICS – Les Ordres, ou le « cinéma-vérité » de Michel Brault

Michel Brault © DR

Prix de la mise en scène à Cannes en 1975, le film de Michel Brault est resté un témoin majeur de la « Crise d’octobre », qui a ébranlé le Québec en 1970. Claude Fournier a réalisé l’étalonnage du film lors de sa restauration. Il revient sur l’épisode.

 

Photo du film © DR

Pourquoi Les Ordres est-il considéré comme l’un des plus grands classiques canadiens ?
Sa forme et son sujet en font une œuvre importante dans la mémoire collective du Québec. Lorsque la Loi sur les mesures de guerre a été imposée au Québec durant la Crise d’octobre, en 1970, alors qu’un ministre québécois et un consul britannique venaient d’être enlevés par le Front de libération du Québec, Michel Brault a cherché à tourner des images documentaires de l’occupation et des arrestations. Mais il en fut empêché par les militaires qui étaient partout à Montréal.

Sur quoi Michel Brault s’est-il appuyé pour le scénario du film ?
Sur une série d’interviews qu’il a menées avec des personnes qui avaient été injustement appréhendées et détenues sans accusation. Il en a enregistré une cinquantaine. Et ce sont les résonances du « cinéma vérité » que Michel a inventé qui lui ont inspiré la structure si originale de son film.

Une première restauration du film, supervisée par Michel Brault, a eu lieu en 2009…
La préoccupation de Michel était d’assurer une certaine éternité à son film. Pour lui, le numérique était la solution magique pour y parvenir. Nous avons d’abord numérisé le film en HD, puis réalisé l’étalonnage couleur avec sa collaboration, et procédé à plusieurs restaurations, dont beaucoup de stabilisation d’image.

Qu’avez-vous pu améliorer et qui n’avait pas été possible en 2009 ?
Début 2015, nous avons presque repris le film à zéro. Les Ordres ayant été tourné avec peu de moyens, en grande partie en noir et blanc et caméra à l’épaule, il y avait trop de plans dont le point n’était pas très précis. Nous avons réalisé que le 4K faisait davantage ressortir ces petits défauts techniques. Nous nous sommes donc concentrés sur la stabilisation des images.

Propos recueillis par Benoit Pavan

 

SÉANCE


Lundi 18 mai / Salle Buñuel / 16h30
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