CANNES CLASSICS – More de Barbet Schroeder

Barbet Schroeder © FDC / C. Duchene

En 1968, Barbet Schroeder tourne More à Ibiza, en Espagne. Sur place, il donne vie à l’histoire d’un couple d’enfants terribles qui se déchire entre drogue et amour, récit surmonté d’une bande originale signée Pink Floyd… Dans le cadre de la soirée hommage à Barbet Schroeder le réalisateur nous parle de ce tournage.

 

Comment est né More?
J’ai réfléchi à mon premier film en 1964. Ma réflexion s’est développée en parties : je souhaitais tout d’abord suivre mes opinions de cinéphiles, autrement dit, faire un film sur ce que je connaissais. J’avais déjà vécu quinze ans à Ibiza, c’est naturellement que j’ai choisi ce lieu pour le tournage. A cette époque, j’avais entendu plusieurs histoires, des histoires qui tournaient autour de la figure de la femme fatale, mais la femme fatale moderne. Comme un film de vampire. J’ai aussi été influencé par Icare, dont les ailes faites de cire brûlent car il vole bien trop près du soleil…

Le film parle de drogues, de liberté sexuelle, avez-vous craint les censeurs de l’époque?
Bien sûr ! Nous savions que si le film était français, il aurait été interdit par la censure. Nous n’aurions jamais pu vendre le film. Nous avons réussi à l’exporter car les financiers étaient américains.

 

Photo du film © DR 


Quelle fut la partie la plus complexe du tournage?

J’étais assez confiant pour ce film, malgré un petit budget. Néanmoins, More aurait pu être interdit, car nous tournions en Espagne, sous le régime franquiste. Nous tournions clairement dans la clandestinité : il ne fallait que personne ne soit au courant de ce tournage. Une fois le film bouclé, de retour à Paris j’ai appris que cent personnes à travers le monde savaient pour mon film, et avaient gardé le secret. Pour La Vierge des tueurs, j’ai aussi connu des conditions de tournages assez draconiennes.

Quel est votre meilleur souvenir sur le plateau?

Sans aucun doute, la performance finale de Mimsy Farmer. Je rêvais d’une scène réellement dramatique, le pari était réussi.

La restauration de More a été faite par Digimage Classics, dans une filière 2k. L’étalonnage a été supervisé par le réalisateur.
 

Propos recueillis par Hannah Benayoun

 

 
SÉANCE


Mardi 19 mai / Salle Buñuel / 21h30
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