SÉANCE SPÉCIALE – Robert Guédiguian et les ravages du négationnisme

Robert Guédiguian © AFP / L. Venance

Le cinéaste souligne au travers d’Une Histoire de Fou l’impact du génocide arménien sur les générations ayant hérité de la tragédie et évoque les violences que sa négation ont fait germer à travers le monde.

 

Photo du film © DR

Né à Marseille d’un père arménien et d’une mère allemande, Robert Guédiguian a toujours abordé la question de son identité comme la somme de plusieurs déterminismes entrecroisés – territoriaux, religieux, ou encore linguistiques – sur lesquels ont influé ses racines arméniennes. En 2006, le cinéaste approfondissait sa réflexion sur le sujet dans le très autobiographique Le Voyage en Arménie, où il manifestait son attachement au devoir de mémoire et à la transmission.

Robert Guédiguian souligne de nouveau leur importance dans Une histoire de Fou en évoquant les conséquences de l’occultation du génocide arménien auprès des générations qui lui ont succédé. Le réalisateur dresse la carte d’identité d’une génération qui a tenté de se réapproprier l’histoire de son aînée via le spectre de la vengeance.

Tourné à Marseille, en Arménie et au Liban, le film narre le rapprochement insoupçonné entre un jeune marseillais d’origine arménienne radicalisé, auteur d’un attentat à la bombe à Paris dans les années 80, et Gilles, une victime collatérale de son projet. Robert Guédiguian explique avoir été saisi par l’importance d’apporter, en tant que citoyen politisé, sa pierre au débat sur l’identité en France, en faisant écho à sa propre histoire.

Une Histoire de Fou est inspiré de La Bomba, récit autobiographique du journaliste espagnol José Antonio Gurriarán. Principal militant de la reconnaissance du génocide arménien en Espagne, Gurriarán fut blessé accidentellement dans un attentat perpétré par l’Armée secrète arménienne de libération de l’Arménie à Madrid, en 1982. Après s’être documenté sur la cause arménienne, il décida de rencontrer le responsable de l’attentat et de rejoindre ses idéaux.

Benoit Pavan

SÉANCE


Mercredi 20 mai / Salle du Soixantième / 18h45
>> Accédez à l’agenda interactif