UN CERTAIN REGARD – Béliers, rendez-vous avec Grímur Hákonarson

Équipe du film © FDC / C. Duchene

Diplômé de l’école de cinéma de Prague et passé en 2005 par la Cinéfondation avec Slavek The Shit, Grímur Hákonarson livre son second long métrage. Béliers raconte dans une contrée isolée d’Islande le rapprochement entre deux frères fâchés depuis quarante ans. Ensemble, les deux éleveurs vont s’atteler à sauver leurs bêtes.

 

Photo du film © DR

Pouvez-vous nous raconter la genèse de votre film ?
Rams est un scénario original basé sur ma connaissance du monde rural et de sa culture. Mes deux parents ont grandi à la campagne et j’y ai été envoyé chaque été jusqu’à mes 17 ans pour travailler. Je pense ainsi avoir une bonne aptitude pour développer des histoires, des personnages et un langage visuel en rapport avec l’Islande rurale.

Comment l’avez-vous préparé ?
J’ai travaillé sur le scénario pendant trois ans. Il a d’ailleurs souvent évolué durant cette période. J’ai effectué beaucoup de recherches, voyagé à travers l’Islande et visité de nombreux élevages de moutons. J’ai aussi beaucoup discuté avec des fermiers pour mieux comprendre leur travail.

Quelques mots sur vos interprètes ?
Sigurður et Theodór étaient mes choix principaux dès le départ et ils ont adoré le script. Ce sont des professionnels aguerris qui sont encore meilleurs avec l’âge. J’ai passé du temps à les préparer. Il était important qu’ils rencontrent ces acteurs du monde rural et qu’ils s’imprègnent des codes de la ferme au travers d’une expérience personnelle. Cela a été une joie immense de travailler avec eux. Leur justesse à interpréter les scènes, proche de la perfection, a rendu ma tâche vraiment plus facile.

Comment s’est déroulé le tournage ?
Mon rôle de réalisateur m’engage aussi à créer une bonne ambiance de travail sur le plateau. Cela aide à ce que tout le monde aille dans le même sens. Je choisis toujours des collaborateurs qui sont prêts à tout donner pour le film. Il est également important pour moi qu’ils ne se connaissent pas uniquement professionnellement. Tous ensemble, nous avons procédé à des répétitions avec les moutons. Nous les avons même shampooinés ! Sigurður Sigurjonsson était familier de la vie à la ferme car il y a travaillé adolescent. Theodór Júlíussn avait aussi un peu expérience en la matière. Les deux ont toutefois eu besoin d’un petit rappel. Choisir les moutons a également été une sacrée aventure qui a requis une certaine préparation. Cette étape reste ma période préférée de la préparation du film.

Quelles ont été vos sources d’inspiration ?
Rams peut en un sens être considéré comme un film très scandinave, entre drame et humour noir. Mais il est aussi très réaliste, un peu à l’image des films de la nouvelle vague roumaine. Je me suis aussi inspiré d’une nouvelle de Halldor Laxness intitulée Independent People. Même si elle a été écrite en 1935, elle possède des similitudes thématiques avec Rams.

Que pensez-vous du cinéma de votre pays ?
L’industrie du film est petite en Islande et cette caractéristique la rend très chaleureuse. Tout le monde se connaît et si vous prêtez attention aux remerciements du générique de Rams, vous pourrez la découvrir dans son intégralité. Nous nous soumettons mutuellement nos scripts et nos prises. L’état d’esprit est davantage celui d’une famille que d’une compétition qui nous oppose.

 

SÉANCES

 

Vendredi 15 mai / Salle Debussy / 11h00 – 14h00

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