UN CERTAIN REGARD – The Other Side, rendez-vous avec Roberto Minervini

Équipe du film © T. Delange

Pour Stop The Pounding Heart, son précédent long métrage sélectionné en Séances Spéciales en 2013, Roberto Minervini s’était rendu aux côtés d’une communauté du Texas très pieuse, vivant reculée auprès d’amateurs de rodéos, et avait raconté l’histoire de Sara. À mi-chemin entre le documentaire et la fiction, le cinéaste poursuit son « observation » de cette contrée américaine dans The Other Side.

 

Photo du film © DR

Comment vous est venue l’idée de réaliser de ce film ?
En 2013, j’ai commencé à voyager dans le West Monroe, en Louisiane, pour rencontrer la famille éloignée de Todd Trichell, le père du jeune pratiquant de rodéo au casting de Stop The Pounding Heart. Todd a réussi à échapper à la pauvreté et à la violence du Nord de la Louisiane lorsqu’il était petit et a atterri au Texas, l’état voisin de la Louisiane le plus sain. En revanche, ses proches sont toujours basés dans le West Monroe et se battent chaque jour pour survivre. Ce qui n’était qu’une simple recherche sur les racines de Todd a rapidement évolué vers un voyage de deux ans dans les réalités cachées de l’Amérique.

Comment appréhendez-vous vos tournages ?
Mes sessions de tournage sont toujours agréables. Parce qu’elles sont menées dans des circonstances et un environnement contraignants, j’ai besoin de savoir que toute l’équipe passe un bon moment. J’accorde de l’importance aux temps morts – durant lesquels on joue au football et on pêche – et j’aime que les jours de tournage soient courts. Cette approche décontractée est cruciale lorsque l’on tourne un documentaire ou que l’on travaille avec des acteurs non-professionnels. En revanche, quand la caméra tourne, les prises sont très intenses physiquement et mentalement.

Un mot sur vos acteurs ?
Je n’ai travaillé avec des acteurs qu’à l’occasion de mes deux premiers films : The Passage et Low Tide. Je les ai mêlés à des non-professionels. Depuis, je n’ai travaillé qu’avec eux. Il y a quelque chose d’extraordinaire avec la performance instinctive et viscérale des gens ordinaires. Cette chose extraordinaire s’appelle la vérité.

Que pensez-vous du cinéma de votre pays ?
En tant qu’italien vivant aux États-Unis, je peux témoigner de deux tendances complètement différentes. Aux États-Unis, le cinéma indépendant est dans un état comateux alors qu’en Italie, il est florissant. L’Italie possède des réalisateurs très talentueux.

Qu’est-ce qui vous inspire ?
Je puise principalement mon inspiration dans la photographie et le photojournalisme en particulier. David Turnley, Jim Goldberg, William Gedney et Mike Brodie, pour ne citer qu’eux. Chez les réalisateurs, j’admire profondément le travail d’Ozualdo Candeias et d’Allan King.

SÉANCES


Jeudi 21 mai / Salle Debussy / 14h00 – 22h00
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