Adieu Bonaparte, quand l’Egypte préparait déjà sa révolution

Photo du film Adieu Bonaparte © DR

Présent pour la première fois à Cannes en 1970 avec La Terre, c’est avec Alexandrie pourquoi ?, qui remporte l’Ours d’argent à la Berlinale, que le réalisateur égyptien Youssef Chahine se fait remarquer à l’international. En 1985, il est convié sur la Croisette pour Adieu Bonaparte, présenté à nouveau cette année à Cannes Classics.

En 1798, avide de puissance et de gloire, Bonaparte part à la conquête de l’Egypte. A ses côtés, le général Caffarelli, loin des préoccupations guerrières, souhaite découvrir ce pays et son âme. Il se lie d’amitié avec deux Egyptiens, avant de prendre part à leurs côtés, à la résistance contre l’oppression Bonapartiste à leurs côtés. Sous la fresque historique, Youssef Chahine dresse avec Adieu Bonaparte, le portrait intime du général Caffarelli, qui dénonce une guerre d’occupation. Il dépeint une jeunesse égyptienne curieuse, sensible, révoltée et consciente de ses engagements.

Lors de sa présentation en 1985, le réalisateur reçoit un accueil mitigé à Cannes. Critiqué pour ne pas avoir respecté les règles académiques de la reconstitution historique, le cinéaste, accompagné de ses acteurs, Michel Piccoli et Patrice Chéreau, doit batailler ferme en conférence de presse face aux journalistes. Le film, jugé confus, ne figurera pas au Palmarès. Youssef Chahine, visionnaire, signe cependant, une production contemporaine sur les traces de l’Egypte moderne et du peuple égyptien, en quête perpétuelle d’indépendance.

Une présentation et restauration de la Cinémathèque française, de Misr International Films et de TF1 Droits Audiovisuels, avec le soutien du CNC, du Fonds Culturel Franco-Américain (DGA-MPA-SACEM-WGAW), des Archives audiovisuelles de Monaco et de l’Association Youssef Chahine.