The Cinema Travellers, portrait d’un cinéma itinérant en Inde

Photo du film The Cinema Travellers (Les Cinémas Voyageurs) © DR

Une fois par an, les cinémas itinérants ouvrent leurs portes aux villageois indiens affectés par la fermeture de salles de projections traditionnelles. Avec The Cinema Travellers (Les Cinémas Voyageurs), les réalisateurs, Shirley Abraham et Amit Madheshiya, nous emmènent sur les traces de ceux qui contribuent à faire voyager la magie du cinéma. Amit Madheshiya a remporté le World Press Photo en 2011 et le World Photography Awards en 2009 et 2011. Shirley Abraham est documentariste au sein de The Guardian et de Al Jazeera English.

Comment avez-vous eu l’idée de réaliser ce documentaire ?

Ça remonte à loin. Après avoir obtenu nos diplômes, nous nous sommes rendus compte que beaucoup de salles de cinéma étaient sur le déclin dans plusieurs villes. Cela nous a attristés mais a aussi attisé notre curiosité. En 2008, quand nous avons vraiment décidé d’en savoir plus, nous avons réalisé qu’il y avait très peu d’informations sur le sujet. Nous sommes allés parler à des académiciens, ils nous ont dit qu’ils étaient surpris d’apprendre que ces cinémas itinérants existaient. L’idée du film était présente dès le début mais cela nous a pris du temps pour parvenir à la mettre en forme. Nous avons attendu jusqu’en 2011 pour commencer à tourner, le temps de rassembler de la documentation et de trouver les moyens de le réaliser.

Quel est votre point de vue sur les cinémas itinérants ? Pensez-vous qu’ils peuvent perdurer ?

C’est sûr qu’ils ne perdureront pas comme nous l’avons connu durant nos voyages. C’était comme un conte de fée. Ce que nous avons découvert n’est pas le genre de choses que l’on voit au quotidien. Ces cinémas itinérants font partie intégrante de fêtes religieuses en Inde et s’insèrent donc au sein de traditions, malgré tout, il va être difficile pour cette forme particulière de persister.

Quel regard portez-vous sur le cinéma de votre pays ?

Bollywood est énorme. Néanmoins, nous pensons que l’industrie du cinéma indépendant en Inde est vibrante. Beaucoup de réalisateurs, de tous les genres et provenant de villes diverses, souhaitent  diriger des documentaires. La seule chose qui nous freine est le manque d’infrastructure pour donner vie à ces films. Dans notre cas, nous ne pouvions tourner que la moitié de l’année, pendant que l’autre était consacrée à récolter les fonds nécessaires pour The Cinema Travellers. Il s’agit souvent d’un long processus mais nous pensons que ces contraintes sont universelles pour quiconque souhaite produire un documentaire.