The Neon Demon, quand la beauté devient une quête obsessionnelle

Photo du film The Neon Demon © Gunther Campine

Connu pour son aptitude à adopter mais également à détourner les codes des genres, notamment dans Drive qui remporte le Prix de la Mise en Scène en 2011 à Cannes, le réalisateur danois Nicolas Winding Refn prête cette fois-ci son esthétique léchée au genre de l’horreur avec The Neon Demon, sélectionné en Compétition. Situé à Los Angeles, dans un univers aussi réel qu’artificiel, le film met en scène des protagonistes obsédés par la beauté.

Loin des personnages masculins assoiffés de vengeance dont il tire le portrait dans Pusher (1996), Drive (2011) ou Only God Forgives (2013), Nicolas Winding Refn a placé l’intrigue de The Neon Demon au sein d’un environnement féminin lié à la mode pour dénoncer l’apparence physique et l’envie de reconnaissance, quand elles deviennent obsessionnelles. Le cinéaste y pensait depuis plusieurs années, la beauté qu’il dépeint dans The Neon Demon, il en a observé le pouvoir dans son environnement proche comme au fil de ses rencontres de métier.

Pour incarner la beauté, le réalisateur a fait appel à Elle Fanning, remarquée avec Ligne de Vie (2004), Babel (2006) ou encore Somewhere (2010), dont la « capacité extraordinaire à se transformer » l’a immédiatement séduit. L’actrice interprète Jesse, une jeune fille à l’esthétique pure qui en réalisant son rêve de mannequin, suscite la jalousie et les désirs de ses concurrentes, Jena Malone, Bella Heathcote et Abbey Lee, en quête d’un idéal plastique.

Elle Fanning me rappelle les grandes stars du muet tout en étant une actrice d’une grande modernité.

Faire surgir l’horreur de cette beauté, c’est le défi que Nicolas Winding Refn s’est fixé cette fois avec son premier thriller horrifique, travaillé jusque dans l’ambiance sonore. Pour y parvenir, il s’est à nouveau associé avec Cliff Martinez, déjà très remarqué des bandes originales de Drive et Only God Forgives.