1976 : année très érotique avec L’Empire des sens de Nagisa Ôshima

Photo du film Ai No Korîda (L'Empire des sens) © DR

Cannes Classic poursuit sa brève histoire du Festival de Cannes avec un film qui a défrayé la chronique. Ai No Korida (L’Empire des sens) de Nagisa Ôshima est resté gravé dans la mémoire des spectateurs de la Quinzaine des réalisateurs en 1976. Transgressif par tant d’érotisme et de violence, le film doit à Cannes sa survie et, bien plus tard, son succès international. Itinéraire d’une œuvre des plus décriées.

1976. Année de sortie de L’Empire des sens. Nahisa Ôshima s’inspire de faits réels pour raconter la fatale escalade sexuelle entre une geisha et son patron marié, dans le Japon des années 1930. Le film, explicitement pornographique et tourné dans le secret, provoque un scandale au Japon à tel point que Nagisa Ôshima doit s’expliquer lors d’un procès. A sa sortie, l’œuvre est censurée, certaines scènes coupées et les parties intimes sont cachées.

Finalement, le succès. Car bien plus qu’un objet sulfureux, L’Empire des sens est une satire de la sexualité de la bourgeoisie japonaise. Plus globalement, il montre l’acte sexuel dans ce qu’il a à la fois de plus vicieux et de plus franc. Le film est salué par la presse internationale. Malgré ses déboires au Japon, il est aujourd’hui montré dans sa version originale.

Les héritiers d’Ôshima. Ils sont nombreux à lui avoir emboité le pas avec des scènes de sexe non simulé. En 1986, dans Le Diable au corps, Marco Bellochio passe furtivement sa caméra sur Maruschka Detmers qui prodigue une fellation à Federico Pitzalis. Virginie Despente multiplie les scènes explicites dans Baise-moi, Vincent Gallo se laisse happer par Chloé Savigny dans son Bunny Brown et, dernier en date, Love de Gaspar Noé qui a mis la Croisette en émoi avec cette très remarquée scène d’éjaculation faciale… en 3D.