Carré 35, les réflexions intimes d’Eric Caravaca sur un secret de famille

Photo du film Carré 35 © DR

Après avoir remporté le César du Meilleur espoir masculin en 2000 dans C’est quoi la vie ?, et être passé derrière la caméra en 2004 pour Le Passager, l’acteur français Eric Caravaca signe sa deuxième réalisation, Carré 35, présentée en Séance Spéciale.

Sur le tournage d’un film, Eric Caravaca est confronté à une allée de cimetière où se trouvent de nombreuses tombes couvertes de jouets noircis par le temps, appelée le « carré enfant ». Lorsqu’il éprouve une tristesse profonde qu’il considère comme n’étant pas la sienne, il commence à s’interroger sur son origine et les raisons pour lesquelles il s’est senti envahi par elle. De ce questionnement naît Carré 35.

Carré 35, c’est avant tout l’histoire d’un secret, celui de la mort de la sœur d’Eric Caravaca à l’âge de trois ans. Cette sœur dont on ne lui avait rien dit ou presque, et dont aucune photographie n’a été gardée. Le réalisateur décide d’entreprendre un film pour revenir sur cette vie oubliée. Mais un réel défi s’impose à lui : comment avancer sans images ? Comment filmer une forme vide ?

Eric Caravaca se lance alors dans un véritable travail d’investigation. Indices, dates clefs, documents officiels et administratifs ou encore films de famille en Super 8… Autant de témoignages exhumés qui servent la matière visuelle de Carré 35 et ravivent la mémoire.

Croyant simplement dérouler le fil d’une vie oubliée, j’ai ouvert une porte dérobée sur un vécu que j’ignorais, sur cette mémoire inconsciente qui est en chacun de nous et qui fait ce que nous sommes.

Au-delà de cette histoire très personnelle, Eric Caravaca livre une réflexion plus absolue, plus universelle, liée à l’existence, la mort, l’intime ou encore l’Histoire. Carré 35 est le deuxième long métrage du cinéaste treize ans après Le Passager, dans lequel il s’intéressait déjà à la question de l’identité à travers un personnage qui tentait de renouer avec un passé familial douloureux.