David Stratton : une vie de cinéma, lettre d’amour au cinéma australien

Photo du film David Stratton – A Cinematic Life © Mark Rogers

David Stratton : A Cinematic Life revient sur l’histoire du cinéma australien, au travers du regard du critique et de l’amoureux de cinéma, David Stratton. Rencontre avec Sally Aitken, réalisatrice, et Jo-anne McGowan, productrice, à l’occasion de la projection du documentaire à Cannes Classics.

D’où provient votre intérêt pour le cinéma australien ?

Sally : Je suis originaire de la Nouvelle Zélande et je n’ai pas grandi en regardant les films australiens. Ils étaient tous nouveaux pour moi et j’étais très curieuse de les découvrir, je voulais tous les regarder. Aussi, je pense que les films sont un moyen intéressant pour connaître un pays et sa culture. Et puis il y a David Stratton. Sa relation profonde avec les films a également suscité mon intérêt pour l’industrie du cinéma australien.

Qu’est-ce qui vous fascine chez David Stratton ?

Sally : Je trouve ça fascinant qu’une personne ait une relation si forte avec le cinéma. Il a tellement de connaissances, c’est un savant. Et cette connaissance provient de ce dévouement particulier au cinéma. Je trouve ça incroyable. J’étais terrifiée quand je l’ai rencontré la première fois !

Comment avez-vous travaillé avec David Stratton ? Pouvez-vous nous raconter une anecdote, un souvenir marquant du tournage ?

Sally : David est un amoureux du cinéma mais il n’est pas cinéaste. Il a donc dû nous faire confiance quant à la réalisation du film. En ce qui concerne le tournage, c’était génial de pouvoir visiter tant d’endroits qui ont servi à de nombreux films australiens. Nous sommes retournés sur les lieux du tournage de Pique-Nique à Hanging Rock, un film que David adore. Il n’y était jamais allé auparavant et découvrir cet endroit avec lui pour la première fois était vraiment spécial. Nous nous sommes également retrouvés au milieu du désert australien avec Warwick Thornton, un réalisateur de films indigènes qui a remporté la Caméra d’or en 2009. Je ne pense pas que David s’attendait à rencontrer un réalisateur qui lui exprime une telle reconnaissance pour tout ce qu’il a fait pour l’industrie du film australien.

Le documentaire contient de nombreuses interviews notamment de Nicole Kidman, George Miller, Russell Crowe… Comment avez-vous fait pour les convaincre ?

Jo-anne : David a donné l’opportunité à certains de se faire une place dans cette industrie. Prendre part à ce documentaire était leur façon de le remercier. Ils étaient tous emballés à l’idée d’intervenir. Le plus difficile était la logistique. Nous ne pouvions pas tous les interviewer en Australie et c’est ainsi que nous nous sommes retrouvés à Los Angeles pour rencontrer Nicole Kidman.

Quel regard portez-vous sur le cinéma australien ?

Sally : L’Australie est exceptionnelle pour sa dimension culturelle et artistique. Mais le pays célèbre plus souvent son sport que son cinéma. Ce documentaire était une opportunité rare de montrer aux gens qu’il faut aussi être fier de cet aspect du pays. D’un point de vue cinématographique, l’industrie du film australien était plus grande que celle d’Hollywood avant que celle-ci n’existe. Puis il y a eu un passage à vide avant que la nouvelle vague des années 60 s’installe. Il s’agit toujours de cycles. L’industrie du film australien a un futur prometteur et vif, mais elle a besoin d’aides financières du gouvernement pour que cela fonctionne.