Fortunata, rendez-vous avec Sergio Castellitto

Photo du film Fortunata © DR

Acteur adulé en Italie, Sergio Castellitto est passé à la réalisation en 1999 avec Libero Burro. Cinquième film du cinéaste, Fortunata raconte l’histoire d’une jeune femme déterminée à réaliser son rêve : ouvrir un salon de coiffure. Le film met en scène Jasmine Trinca et Stefano Accorsi.

Qu’est-ce qui vous a inspiré l’idée de ce film ?

Je voulais faire un film qui raconte les banlieues de Rome et les personnages qui la peuplent, mais qui ne se limite pas aux tons d’un réalisme douloureux. J’ai cherché l’énergie, l’illusion du roman populaire sans renoncer aux thèmes et aux conflits que vivent ces personnages.

Quelle est votre méthode de travail sur un tournage ?

Le tournage est un laboratoire qui vous contraint à changer d’idée rapidement. Mon travail sur le plateau c’est ça, accepter le risque que les automatismes liés à l’écriture ou à l’organisation d’un lieu de tournage puissent être remis en question. L’écriture en particulier est l’élément fondateur de la construction du film et souvent elle “advient” pendant le tournage. C’est une expérience et une leçon que j’ai apprises en travaillant avec Jacques Rivette.

Quelques mots sur le métier d’acteur et ceux du film ?

J’ai fait l’acteur toute ma vie, je crois bien connaître la nature des comédiens. Des acteurs dociles mais pas serviles… Des acteurs qui acceptent le risque du ridicule, qui ne se défendent pas. Les acteurs avec qui j’aime travailler sont comme ça. Et ce sont les acteurs de mon film.

Qu’apprend-t-on au cours de la réalisation d’un film ?

Ce qu’on apprend pendant un film, on le comprend au film suivant !

Quelles ont été vos sources d’inspiration ?

Pier Paolo Pasolini a raconté les banlieues romaines comme personne. Des films comme Mamma Roma (1962), Accattone (1961) ont été des obsessions inaccessibles pour moi.

Que pensez-vous de l’industrie cinématographique de votre pays ?

Le cinéma italien est fatigué, l’industrie est en crise, mais le sang d’un certain talent coule malgré tout.