Georges Nasser, à l’origine du cinéma libanais avec Vers l’Inconnu ?

Photo du film Ila Ayn? (Vers l’inconnu?) © Abbout Productions

Avec Ila Ayn ? (Vers l’Inconnu ?) en 1957, George Nasser fait entrer le Liban pour la première fois dans la Compétition cannoise. Le long métrage, qui célèbre son 60e anniversaire cette année, est présenté en copie restaurée à Cannes Classics.

Dans un village de la montagne libanaise, une famille vit pauvrement. Abandonnée par le père qui quitte le foyer pour s’exiler au Brésil, la mère se voit contrainte d’élever ses enfants seule. Vingt ans plus tard, l’aîné a fondé une famille et le second s’apprête à émigrer au Brésil à son tour, lorsqu’un vieillard loqueteux fait son apparition au village.

A travers une histoire familiale, Georges Nasser aborde les thématiques de l’exil et de l’émigration. Il dépeint une situation sociale difficile, toujours d’actualité, à laquelle le pays ne semble pas échapper. Un demi-siècle plus tard, le portrait que le cinéaste dresse dans ce film résonne encore.

Avec Vers l’inconnu ?, le réalisateur signe le premier film d’auteur libanais. La sélection cannoise le propulse sur la scène internationale, un symbole de l’émancipation de l’industrie du film libanais, à une époque où le pays est dominé par le cinéma Egyptien. En 1962, il réitère avec Le Petit Etranger, également sélectionné à Cannes. Mais alors que la guerre civile s’empare du pays, Georges Nasser est contraint de mettre fin à sa carrière.

Bien que son œuvre ait sombré dans l’oubli et ne soit reconnue ni par l’Etat, ni par le public, Georges Nasser a incontestablement marqué le cinéma libanais par sa façon de mêler documentaire et fiction, une technique qui a donné lieu à des œuvres modernes et visionnaires.