L’Atalante, l’histoire d’un chef d’œuvre à la destinée malheureuse

Photo du film L'Atalante © CFE – Comité du film ethnographique / Inoussa Ousseini

Malgré une carrière qui se résume à 4 films, Jean Vigo, emporté par la maladie à 29 ans, a marqué le cinéma français des années 30 et inspiré ses successeurs de la Nouvelle Vague. Après Zéro de conduite, réalisé en 1933 mais interdit d’exploitation jusqu’en 1945, le cinéaste signe L’Atalante, un long métrage qu’il dirige durant les derniers mois de sa vie. Cannes Classics propose de revoir ce chef d’œuvre en copie restaurée.

La jeune femme d’un marinier, lassée de sa vie monotone sur la péniche « l’Atalante », se laisse un jour attirer par les artifices de la ville, abandonnant son mari qui sombre alors dans un profond désespoir. Cruellement déçue de son expérience, elle décide de revenir à lui et leur idylle reprend son cours le long des fleuves, en compagnie du vieux marinier, le père Jules.

En 1934, Jean Vigo alors atteint de la tuberculose, réalise L’Atalante et décède peu de temps après la sortie du film. Véritable échec commercial, le long métrage ne rencontre pas son public et Gaumont décide de le retirer du marché. Maintes fois mutilé, il donne lieu par la suite à plusieurs restaurations qui peinent à présenter une version similaire au film original.

Pourtant, à travers une histoire à priori banale, L’Atalante se démarque par un montage atypique qui n’échappe pas à François Truffaut, fasciné par la maîtrise du cinéaste.
Visionnaire, Jean Vigo connaitra le succès bien plus tard au sein des réalisateurs de la Nouvelle Vague qui s’inspirent de sa technique. 

Une présentation de Gaumont, la Cinémathèque française et The Film Foundation. Première restauration numérique en 4k. Redécouverte grâce à Gaumont, Luce Vigo et l’historien Bernard Eisenschitz de la version la plus proche du travail du réalisateur, avec un retour à la pellicule 35mm. La restauration a été effectuée au laboratoire L’Image Retrouvée à Bologne et à Paris.