Sanpo Suru Shinryakusha, rendez-vous avec Kiyoshi Kurosawa
Un Certain Regard et Kiyoshi Kurosawa, c’est une histoire d’amour depuis 2001. Cette année-là, il y présente Kaïro, avant de remporter le Prix du Jury en 2008 pour Tokyo Sonata et le Prix de la mise en scène en 2015 avec Kishibe No Tabi (Vers l’autre rive). Cette année, le Japonais s’essaie à la science-fiction avec Sanpo Suru Shinryakusha (Avant que nous disparaissions). Il y raconte l’histoire de Narumi et son mari Shinji. Ce dernier disparaît subitement et à son retour, d’étranges phénomènes se produisent dans la ville. Un journaliste mène l’enquête…
Comment vous est venue l’idée de ce film ?
Ce film peut être classé dans le genre de la science-fiction avec invasion extraterrestre, ce qui est extrêmement rare au Japon ces dernières années. Je voulais m’essayer à ce genre depuis un certain temps, et découvrir l’unique roman de Tomohito Maekawa m’a permis de finalement me lancer.
Comment avez-vous travaillé sur le tournage ?
Sur le plateau, je préfère ne pas me focaliser sur certains éléments – les acteurs par exemple, ou l’image – et leur donner plus d’importance qu’à d’autres paramètres. Un tournage idéal, c’est quand tous les éléments fonctionnent à l’unisson et que je peux me laisser absorber par le processus d’ensemble.
Pouvez-vous nous parler des acteurs de ce film ?
Pour ce film, plusieurs jeunes acteurs japonais avec lesquels je n’ai jamais travaillé ont été castés. Comme prévu, ils se sont avérés excellents. Ces jeunes femmes et hommes sont très populaires auprès du public japonais et, en même temps, ils étaient désireux de travailler sur des films qui n’avaient pas forcément d’énormes budgets ou même expérimentaux. Ce sont de tels acteurs qui soutiennent indubitablement le cinéma japonais contemporain.
Qu’avez-vous appris grâce au travail sur ce film ?
Le genre de la science-fiction/invasion extraterrestre va au-delà du simple divertissement. Il est directement connecté à des menaces concrètes pour la société contemporaine. Par conséquent, j’ai pris conscience qu’un cinéaste doit être attentif quand il façonne la vision du monde que ses films exposent.
Quel regard portez-vous sur l’industrie cinématographique de votre pays ?
Le monde de la production est rude pour chaque film et, en termes de qualité, j’admets que c’est sans commune mesure avec le grand cinéma japonais du passé. Malgré tout, il est surprenant que le nombre de films produits chaque année se compte toujours par centaines. Ce n’est pas une mauvaise chose que tant de films continuent à sortir. Car je pense que l’enthousiasme du public pour le cinéma n’est pas près de s’évanouir.