1992 : le Sénégal en Compétition avec Hyènes

Photo du film Hyènes © DR

Le Festival redécouvre cette année l’une des figures qui a donné au cinéma sénégalais une visibilité mondiale : Djibril Diop Mambéty, auteur de Hyènes, en Compétition en 1992. Ce film, son second et dernier long métrage, est mis à l’honneur à Cannes Classics, précédé de la projection de Lamb (La Lutte sénégalaise, 1963), court métrage de Paulin Soumanou Vieyra.

Le film. Linguère Ramatou est de retour à Colobane. On dit qu’elle est devenue très riche, plus que ne l’est la Banque mondiale, et s’apprête à offrir 10 milliards de francs à ses congénères. La condition : que son ancien amant soit tué. Par le passé, il l’avait humiliée en refusant d’assumer la paternité de l’enfant qu’il lui avait fait.

« La vie a fait de moi une putain, je veux faire du monde un bordel. »

La réception. En 1992, la critique apprécie la dénonciation sans concession du cinéaste. Corruption, colonialisme et conformisme social sont pointés du doigt dans ce que l’on considère déjà comme une œuvre qui fait date dans l’histoire du cinéma africain. Le récit est jugé efficace, rythmé, baigné des couleurs africaines et des mélodies du wolof, trop rares dans ce qu’offre alors le cinéma.

L’auteur. Djibril Diop Mambéty émerge dans la sphère du cinéma mondial dès son premier long métrage. Touki Bouki remporte le Prix de la critique internationale au Festival de Moscou en 1973 et participe aujourd’hui avec Hyènes de la vitrine des grands classiques du cinéma africain. Ces deux films devaient être complétés par un dernier volet et constituer une trilogie sur le pouvoir et la folie. Hélas, Djibril Diop Membéty est décédé en 1998 sans avoir pu achever son œuvre.

Une présentation de Thelma Film AG, avec le soutien de la Cinémathèque Suisse. Scan à partir du négatif original, nettoyage et correction colorimétrie en 2K. Travaux menés par Eclair Cinéma SAS.