Ramin Bahrani revisite l’univers dystopique de Fahrenheit 451

Photo du film Fahrenheit 451 © DR

 

Avec Fahrenheit 451, le réalisateur américain d’origine iranienne, Ramin Bahrani apporte un nouveau regard sur le célèbre roman éponyme de Ray Bradbury, déjà adapté au cinéma par François Truffaut en 1966. Le film, qui met en scène Michael Shannon et Michael B. Jordan dans un avenir où les médias et la désinformation régissent le peuple, est projeté Hors Compétition. 

Pour atteindre l’harmonie sociale et le bonheur collectif, le jeune pompier Montag est chargé de brûler toute trace de culture, sous l’œil de son ami et mentor, le capitaine Beatty. Des chapitres entiers de l’histoire sont alors effacés ou réécrits pour laisser place aux nouveaux médias dont les citoyens dépendent. Dépourvus de savoir, ceux-ci restent cloitrés chez eux, face à leurs écrans et assistés par « Yuxie », une aide personnelle dotée d’intelligence artificielle qui les écoute et les épie jour et nuit. Jusqu’au jour où Montag, influencé par Clarisse qui fait partie de la résistance organisée pour sauver les livres, remet en question l’idéologie de son partenaire et se retourne contre lui. 

À travers ce portrait sombre de l’avenir, traité sous forme de science-fiction, Ramin Bahrani questionne la place laissée aux droits de l’homme et à la liberté d’expression dans un monde « qui ressemble de plus en plus à ce que Ray Bradbury avait imaginé ». 
 

Je me suis aperçu que tout cela était vrai car nous avons accepté d’abandonner notre savoir, notre identité, nos livres, notre histoire, nos rêves, notre culture – tout – aux sociétés de haute technologie, aux multinationales et aux politiques.

Ainsi, Fahrenheit 451, qui dénonce la disparition de l’information réelle au profit de la propagande, au sein d’une société qui ne cherche plus à discerner le vrai du faux, résonne avec une force particulière dans le contexte actuel.