Cahiers Noirs, portrait intimiste d’une famille déracinée

Photo du film Machbarot Shchorot (Cahiers noirs I et cahiers noirs II) © Deux Beaux Garçons films

 

Avec Machbarot Shchorot (Cahiers Noirs I et Cahiers Noirs II), le réalisateur israélien d’origine marocaine Shlomi Elkabetz continue son exploration des fractures familiales, du déracinement et de l’émancipation sous forme de docu-fiction. Une réflexion déjà amorcée par sa mémorable trilogie sur la place des femmes dans la société israélienne, réalisée entre 2004 et 2014. A découvrir en Séance Spéciale.

En 2008, il était révélé à la Semaine de la Critique avec Les 7 jours, deuxième volet d’une trilogie entamée par Prendre Femme et co-écrite avec sa soeur Ronit, autour de la condition féminine et matrimoniale en Israël. S’ensuivait le remarquable Procès de Viviane Amsalem, dernier long métrage issu de ces chroniques intenses inspirées de leur histoire familiale, et présenté à la Quinzaine des Réalisateurs. Le réalisateur Shlomi Elkabetz nous invite cette fois-ci au cœur de l’intimité de sa famille judéo-arabe, à travers les portraits de Viviane et Ronit, en hommage à sa sœur disparue brutalement il y a cinq ans.

C’est à partir d’archives familiales et d’extraits de sa trilogie que le cinéaste s’aventure sur les traces de son passé et de ses origines, pour tenter de comprendre le destin tragique de sa sœur. Alors qu’il apprend par un voyant marocain que cette dernière est sur le point de mourir, il décide de défier l’avenir en entreprenant un voyage fictif entre le Maroc, Israël et Paris.

Un véritable bond dans le temps, où se dévoilent des scènes de vie d’une famille marquée par son passé d’exilée. Le rapport à l’arabité, la place de la religion et de la laïcité, l’immigration, les relations fraternelles, le quotidien d’un couple fatigué… L’histoire des Cahiers Noirs se feuillette à travers tous ces fragments que Shlomi Elkabetz a articulé selon les codes du thriller et où fiction et documentaire se confondent pour livrer une réflexion intime sur la vie et la mort.