Catastrophe épidémique dans Emergency Declaration

C’est avec une ambition de réalisme que Han Jae-Rim a entamé ce projet avec une année de minutieuse pré-production pendant laquelle il a collaboré autour de story-boards détaillés avec les équipes lumière, photographie, décor et effets spéciaux. Le scénario était finalisé en 2019, et le tournage a commencé début 2020, avant même la pandémie. Pourtant, le film fait étrangement écho à la situation sanitaire mondiale, comme si Han Jae-Rim avait anticipé les événements qui feraient de la contagion l’un des mots qui rythment notre quotidien. « Je ne pouvais m’empêcher d’être surpris en voyant de mes propres yeux tout ce que j’avais imaginé dans ma tête devenir réalité. », affirme-t-il d’ailleurs.

Lorsqu’un passager commence à développer des symptômes de plus en plus étranges, c’est toute la population de cet avion qui se retrouve condamnée. Ainsi, Jae-hyuk en partance pour Hawaï pour soigner l’eczéma de sa fille, la femme de In-ho – le policier resté à terre qui tente par tous les moyens de faire face à la catastrophe – mais aussi les autres passagers et le personnel de l’avion sont confrontés à une situation d’urgence. Le cinéaste sud-coréen s’est entouré du chef-décorateur Lee Mok-Won, qui avait travaillé sur la maquette du train de Dernier Train pour Busan de Yeon Sang-ho, pour reproduire l’espace exigu et oppressant d’un avion dans lequel personne ne peut s’échapper.

Dans ce va-et-vient entre le huis-clos de l’avion et la situation au sol, viennent se glisser les enjeux éthiques, médiatiques et politiques propres aux questions épidémiques. Un film à suspense dont la portée est d’autant plus amplifiée par sa résonnance avec notre actualité.