Flag Day de Sean Penn : une histoire de famille

Photo du film Flag Day © Metro Goldwyn Mayer Pictures

 

Cannes l’avait déjà accueilli en Compétition en tant que réalisateur avec The Indian Runner en 2000, The Pledge en 2001, et The Last Face en 2016. Sean Penn est à la fois derrière et devant la caméra avec Flag Day sélectionné en Compétition, une véritable épopée familiale adaptée des mémoires de Jennifer Vogel, fille de l’un des plus grands faussaires de l’histoire des États-Unis.

Flim-Flam Man. C’est le titre qu’a donné la journaliste et écrivaine Jennifer Vogel à ses mémoires, dans lesquelles elle raconte son histoire familiale et sa relation tumultueuse avec son père qui mène une double vie d’escroc. Lorsque le producteur William Horberg lit l’ouvrage, il y voit tout de suite la possibilité d’une adaptation cinématographique. C’est seulement des années plus tard que Sean Penn s’empare du projet, aidé de Jez et John-Henry Butterworth au scénario.

À l’histoire des Vogel se mêle peu à peu celle des Penn : Dylan Penn est choisie pour incarner la fille de Vogel, lui-même incarné par Sean Penn, et Hopper Jack Penn pour jouer le frère de Jennifer. En grande partie tournée dans la Province canadienne de Manitoba, dont les paysages permettent de retranscrire l’ambiance du Minneapolis de la fin du XXème siècle, cette épopée raconte l’histoire d’une famille brisée qui tente de renouer des liens. La jeune femme doit non seulement apprendre à pardonner, mais aussi apprendre à se détacher de son passé pour mieux construire son identité propre.

Au fil des saisons de Flag Day, les banlieues enneigées succèdent aux champs de blés ambrés, et le temps s’écoule, pansant les blessures du passé. Tourné en caméra Arri à l’aide de pellicules 16mm et de vieux objectifs, le sixième film de Sean Penn porte à l’écran l’authenticité et la complexité d’une relation père-fille.