Karim Aïnouz explore ses origines algériennes dans Marin des montagnes

Photo du film Marinheiro das montanhas (Marin des montagnes) © DR

 

Couronné du Prix Un Certain Regard en 2019 pour La Vie invisible d’Eurídice Gusmão, le réalisateur brésilien d’origine algérienne Karim Aïnouz part à la conquête de la terre natale de son père dans Marinheiro Das Montanhas (Marin des montagnes), pour dresser un constat de l’Algérie passée et actuelle. Un road movie sous forme d’autofiction, à découvrir en Séance Spéciale.

Janvier 2019. Au départ de Marseille, Karim Aïnouz décide de traverser la Méditerranée en bateau pour entreprendre son premier voyage en Algérie, sur les traces de son père et de son passé. Accompagné de sa caméra et du souvenir de sa mère Iracema, décédée en 2015, il revient sur la relation et la séparation de ses parents qu’il documente à travers un récit détaillé de son itinéraire, de son arrivée au pays jusqu’à son retour en Europe, en passant par les montagnes de l’Atlas.

Un périple au cours duquel le réalisateur se retrouve notamment confronté aux premières manifestations du Hirak pour un changement de régime dans le pays, qui conduiront plus tard à la chute du président Abdelaziz Bouteflika. De cette journée de protestation, il gardera Nardjes A., un documentaire filmé à chaud à l’iPhone, qui capture l’esprit d’une jeunesse déterminée à se bâtir un avenir meilleur et interroge ses liens avec les combats indépendantistes des générations précédentes.

Entremêlant ainsi présent, passé et futur dans Marin des montagnes, Karim Aïnouz livre une réflexion sur la guerre d’indépendance algérienne, ses souvenirs d’enfance et les contrastes entre la Kabylie de son père et Fortaleza, ville natale du cinéaste et de sa mère.

Un incroyable voyage à travers l’espace et le temps, dans lequel le cinéaste nous invite à comprendre les enjeux de son parcours personnel sous un prisme inhabituel : le lien fort entre l’Algérie et le Brésil, deux pays « d’amour, de révolution et d’échec », selon Karim Aïnouz.