Armageddon Time de James Gray, la fin d’un monde

Photo du film ARMAGEDDON TIME de James GRAY © DR

Neuf ans après The Immigrant, James Gray fait son grand retour au Festival de Cannes avec Armageddon Time, un film plus personnel, présenté en Compétition. Bâti sur le trio Anne Hathaway, Anthony Hopkins et Jeremy Strong, ce long métrage à la veine autobiographique raconte le passage à l’âge adulte d’un jeune garçon rêveur dans le Queens des années 1980 et questionne à nouveau le rêve américain.

Paul Graff (Banks Repeta) mène une enfance paisible en banlieue de New York. Avec Johnny (Jaylin Webb), un camarade mis au ban de la classe à cause de sa couleur de peau, ils font les 400 coups. Paul pense être protégé par sa mère, présidente du conseil des parents d’élèves, et par son grand-père dont il est très proche. Mais à la suite d’un incident, il est envoyé dans une école privée dont le père de Donald Trump siège au conseil d'administration. L’élitisme et le racisme décomplexé qui s’y côtoient vont drastiquement bouleverser son monde.

 

Après avoir exploré l’Amazonie avec The Lost City of Z et le cosmos avec Ad Astra, James Gray plonge dans l’introspection avec ce long métrage teinté de nostalgie. En revenant sur son enfance, le réalisateur de The Yards et La nuit nous appartient, témoigne aussi d’une époque : le début des années Reagan, la fin des Trente Glorieuses, le crépuscule d’une ère pour le peuple américain mais aussi pour le jeune Paul, qui voit ses repères bousculés. Face à ces grands bouleversements, il lui reste les rêves et les valeurs transmises par son grand-père, pour survivre dans un monde à l’opposé du sien.