Irma Vep est éternelle chez Assayas
Après avoir dévoilé Carlos en 2010 à Cannes (Hors Compétition), Olivier Assayas s’essaie à nouveau à l’art de la série avec Irma Vep (l’anagramme de « vampire »). Cette œuvre est la revisite de son film du même titre, présenté au Certain Regard en 1996. Les trois premiers épisodes sont projetés aujourd’hui sur le grand écran de Cannes Première, en exclusivité.
Irma Vep est une série sur le tournage d’une autre série. La célébrissime Mira (Alicia Vikander) a été choisie par René Vidal (Vincent Macaigne) pour incarner Irma Vep dans un remake du film Les Vampires. Habituée aux productions hollywoodiennes, l’actrice saisit cette opportunité pour s’essayer à d’autres horizons artistiques et fuir ses désillusions amoureuses. Mais à mesure que le tournage avance, l’interprète est vampirisée par son personnage.
L’histoire peut sembler familière et c’est tout naturel. Olivier Assayas la racontait déjà dans un film en 1996, avec Maggie Cheung dans le rôle-titre, aux côtés de Jean-Pierre Léaud et Nathalie Richard. L’Irma Vep de 2022 lui offre un tout nouveau terrain de jeu, qui se décline en huit épisodes.
« J’ai fait tout ce que je n’ai pas pu faire dans le film d’origine. Je me sers comme base du serial original de Louis Feuillade, composé de dix épisodes, que j’ai réduit à huit. »
Dans la série, Olivier Assayas intègre des images du film muet Les Vampires de Louis Feuillade. Il met ainsi en miroir Musidora, l’actrice de l’époque, et Alicia Vikander, avant d’attenuer la frontière entre les deux femmes qu’un siècle sépare. Le tout renforce la schizophrénie qui gagne le personnage principal, comme sous l’emprise d’un fantôme d’un autre temps.