Kubi, l’épopée historique de Takeshi Kitano

Photo du film KUBI, de Takeshi Kitano © 2023 KADOKAWA © T.N Gon Co., Ltd.

Acteur et humoriste, « Beat Takeshi » redevient Takeshi Kitano lorsqu’il passe derrière la caméra. De ses débuts à la télévision au Lion d’or à la Mostra de Venise pour Hana-bi, en 1997, le cinéaste a su jouer des codes et de son image pour renouveler le cinéma japonais. Dans Kubi, le Tokyoïte redonne vie à Oda Nobunaga et Hashiba Hideyoshi, deux figures historiques du Japon. Après Outrage, sélectionné en Compétition en 2010, Kitano revient à Cannes avec un film d’action dramatique présenté à Cannes Première.

Au 16e siècle, le seigneur de guerre Oda Nobunaga (Ryō Kase) cherche à unir le pays sous sa bannière lorsqu’un de ses généraux, Araki Murashige (Kenichi Endō), intente une rébellion contre lui avant de disparaître. Pour le retrouver, Nobunaga réunit ses autres vassaux, dont Mitsuhide (Hidetoshi Nishijima) et Hideyoshi (« Beat Takeshi »), et leur ordonne de capturer le traitre en leur promettant que le plus investi dans la traque deviendra son successeur.

Takeshi Kitano signe un film qui prétend tutoyer Les Sept Samouraïs, le chef d’œuvre d’Akira Kurosawa. Parfois désigné comme le successeur du maître japonais, le réalisateur dépeint un Japon féodal en proie aux guerres et aux machinations politiques des seigneurs locaux. Une histoire d’honneur, de trahison et de violence, qui n’est pas sans rappeler celle d’Outrage, avec des Yakuzas plus modernes, engagés dans une lutte pour le pouvoir tout aussi impitoyable.

Le cinéaste brille également à travers son avatar « Beat Takeshi », dont l’humour pince-sans-rire a participé au succès de l’émission télévisée Takeshi’s Castle, dans les années 1980. Au cinéma, l’acteur navigue à son aise entre comédie et drame, comme lorsqu’il donne la réplique à David Bowie dans le film de guerre Merry Christmas Mr. Lawrence, de Nagisha Ōshima, en 1983.