Los Delincuentes, le regard de Rodrigo Moreno
Nouveau venu en sélection, Rodrigo Moreno présente Los Delincuentes pour Un Certain Regard. Le drame, issu du « Nouveau cinéma argentin », met en scène deux employés de banque qui enfreignent la loi pour s’offrir une nouvelle vie.
Comment vous est venue l’idée de Los Delincuentes ?
La première ébauche du script est inspirée d’un classique argentin d’Hugo Fregonese, Apenas un delincuente (Hardly a Delinquent), qui date de 1949. L’idée du protagoniste qui dérobe de l’argent sur son propre lieu de travail vient de là.
Quelles sont vos méthodes de travail ? Quelle était l’ambiance sur le plateau de tournage ?
Ma méthode de travail consiste à prendre du plaisir dans ce que je fais. J’essaye de mettre une bonne ambiance sur le plateau, parce que je suis convaincu que pour transmettre de la joie dans ses films, il faut tourner dans une atmosphère plaisante.
Quelques mots sur vos acteurs ?
Daniel Elias est un acteur imprévisible, mais qui prépare parfaitement ses scènes. Il se concentre beaucoup sur ce qu’il doit jouer, où il se situe, et où il doit aller.
Esteban Bigliardi, qui joue Román, est un collègue de longue date. Nous avons travaillé ensemble sur deux autres films. Depuis que nous collaborons, il m’est difficile de réaliser un nouveau film sans lui.
Concernant Margarita Molfino, je l’ai d’abord connue en tant que danseuse et chorégraphe. J’ai ensuite pu constater son talent d’actrice, ce qui m’a convaincu de lui donner le rôle de Norma.
Le reste du casting vient du monde du théâtre porteño. Ce fut une grande joie de tourner avec toutes ces personnes, elles m’ont beaucoup fait rire.
Que vous a appris la réalisation de ce film ?
Plus je suis honnête avec moi-même et mes convictions, mieux je travaille et je filme.
Qu’aimeriez-vous que l’on retienne de ce film ?
J’aimerais que le public découvre qu’il est possible d’apprécier un film qui évite les coups sous la ceinture pour ravir les audiences ou les critiques. Bien sûr, c’est un film sur la liberté donc si le spectateur est touché par ce sentiment de libération, c’est que l’œuvre a atteint son but.
Qu’est-ce qui vous a donné envie de devenir réalisateur ? Vos sources d’influence ?
J’aime le cinéma depuis tout petit. À 9 ans, j’ai vu Bandits, Bandits (Time Bandits) de Terry Gilliam, qui a été un choc pour moi. Sinon, je viens d’une famille d’acteurs. Assister aux avant-premières, aller sur les plateaux et dans les studios TV a toujours été une habitude depuis ma naissance.
Pouvez-vous nous parler de votre prochain projet ?
Lullaby est un film que je souhaite bientôt tourner. Un quarantenaire apprend par son médecin qu’il doit changer ses habitudes de vie pour améliorer sa santé. Le film suit un jour dans la vie d’un homme qui fait ses adieux à une période de son existence.