Rencontre avec le Jury des Longs Métrages du 77e Festival de Cannes

© Julie SEBADELHA / AFP

Présidé par l’actrice et réalisatrice américaine Greta Gerwig, à qui l’on doit le phénomène mondial Barbie, le Jury des Longs Métrages de cette 77e édition s’est présenté au complet pour la première fois face aux journalistes. Après avoir confié ses attentes sur la sélection, il a tenu à rappeler que le cinéma peut changer le monde. Florilège de leurs prises de paroles en attendant le Palmarès, qui sera rendu le 25 mai prochain.

Greta Gerwig, sur l’opportunité d’être Présidente du Jury des Longs Métrages

D’abord, je dois dire que c’est plus qu’un rêve qui devient réalité. C’est un grand honneur. Je n’arrête pas de me pincer pour y croire ! J’aime voir des films et en débattre dans la foulée, mais le faire ici, à Cannes, avec tous ces artistes, c’est époustouflant. Je suis sous le choc. Je vais essayer d’arriver devant chacun des films avec l’ambition d’être surprise. 

Lily Gladstone, au sujet de ce qu’elle affectionne chez les autres acteurs 

Il est difficile de dire quel film va nous toucher et pourquoi. Nous serons sûrement décontenancés par certains films, d’autres nous éblouiront. Personnellement, je suis toujours inspirée par les acteurs capables de transformer le monde. Regarder les autres acteurs jouer améliore également notre propre jeu. 

Le sentiment d’investissement d’Omar Sy par rapport au cinéma africain

Je ne dirais pas que je me sens investie d’un devoir en particulier. C’est plutôt d’une envie. Je suis originaire du Sénégal, je produis des films en Afrique, les histoires africaines m’intéressent depuis toujours. C’est quelque chose de naturel.

Juan Antonio Bayona, sur sa joie de faire partie du Jury des Longs Métrages

Depuis l’âge de 16 ans, je m’incruste dans les festivals de cinéma pour voir des films gratuitement et je continue à le faire. La preuve, je suis là aujourd’hui ! Je viens en tant que spectateur dans les festivals depuis toujours, et à Cannes depuis la présentation de mon film L’Orphelinat. Je suis honoré d’être ici. 

Nadine Labaki sur le rôle du cinéma dans le monde

Pour moi qui viens du Liban, un pays où la création est plus difficile, être ici est un triomphe, une preuve de la résistance de la culture. On espère sortir des films en ayant été secoués par des œuvres creusant en profondeur dans la nature humaine. Le cinéma est un outil pour changer le monde. Il faut que nous ouvrions les yeux, que nous changions de perspective et que nous passions à l’action pour changer les choses. Voilà comment je veux accueillir les films que nous allons voir. Le cinéma a la capacité de nous parler émotionnellement. 

La quête de la beauté selon Pierfrancesco Favino

Il n’est pas simple de trouver un espace de liberté où l’on peut débattre. Quand je parle de liberté, je ne parle pas seulement de liberté artistique mais également politique. Nous devons rechercher la beauté. J’espère que les films parlent aux bons côtés des gens, c’est en tout cas une des raisons pour lesquelles je suis devenu acteur.  

La responsabilité du rôle de juré, d’après Eva Green

C’est une fonction très complexe de regarder des films et de devoir faire une sélection. C’est une sorte de défi car on sait à quel point un prix à Cannes peut radicalement changer la vie d’un réalisateur. C’est une énorme responsabilité.