Viol en première page, les connivences entre presse et pouvoir selon Marco Bellocchio

VIOL EN PREMIERE PAGE

En 1972, Marco Bellocchio continuait de poser les jalons de sa filmographie militante avec Viol en première page, un long métrage aux contours documentaire qui pointe les connivences entre les médias et la sphère politique. Le film est projeté dans le cadre de la programmation Cannes Classics.

La famille, les classes sociales, le pouvoir, l’Église, l’armée, ou les connivences entre presse et pouvoir : de film en film, Marco Bellocchio s’est dressé, avec un militantisme assumé, contre toute forme d’oppression politique ou sociale. La preuve avec Viol en première page, son quatrième long métrage.

Lorsqu’il réalise le film en 1972, Marco Bellocchio est en plein tâtonnement formel. Quelques mois plus tôt, Au nom du père, qui dénonce le poids de la religion, a confirmé que le cinéaste italien s’inscrivait bien dans la catégorie des révoltés. Un « enragé », ainsi qu’on le surnommait alors en Italie. Mais son approche visuelle est moins inquisitrice, et se tourne peu à peu vers davantage de classicisme, témoignant de son désir de poursuivre ses recherches pour affiner son style.

C’est dans ce contexte que le réalisateur signe Viol en première page. Le film, qui raconte l’histoire d’un rédacteur en chef d’un grand quotidien milanais exploitant un fait divers à des fins politiques, vient pointer sans détour tous les rouages d’une classique manipulation médiatique sur un ton réaliste proche du documentaire.

Le film est porté Gian Maria Volonté, qui incarne un personnage cynique semblable à celui qu’il interpréta dans le film oscarisé d’Elio Petri, Enquête sur un citoyen au-dessus de tout soupçon (1970).

Une présentation de la Fondazione Cineteca di Bologna. Restauré en 4K par la Fondazione Cineteca di Bologna en collaboration avec Surf Film et Kavac Film et sous la supervision de Marco Bellocchio. Les négatifs caméra et son ont été scannées à Augustus Color et restauré au laboratoire L’Immagine Ritrovata.

En présence de Marco Bellocchio et Gian Luca Farinelli, directeur de la Fondazione Cineteca di Bologna.