Leila’s Brothers, une affaire de famille

Photo du film LEILA'S BROTHERS de Saeed ROUSTAEE © Amirhossein Shojaei

Malgré sa jeune carrière, Saeed Roustaee n’a plus rien à prouver. Il y a trois ans, il éblouissait le monde du cinéma avec La Loi de Téhéran, sélectionné à Venise et Grand Prix de Reims Polar 2021, qui narre la lutte contre le trafic de drogue en Iran. Le réalisateur originaire de Téhéran entre cette année en Compétition au Festival de Cannes avec Leila’s Brothers, un drame sur l’implosion tragique d’une famille qui tente de s’enrichir dans un pays miné par les sanctions économiques internationales.

La famille de Leila (Taraneh Alidoosti) est endettée. Durement touchés par l’inflation qui sévit à travers le pays, ses frères privilégient leurs ambitions personnelles au bien de la famille. Afin de les sortir de cette situation, Leila entreprend de monter un commerce mais les investisseurs viennent à manquer. C’est alors qu’elle apprend que son père Esmail (Saeed Poursamimi), à la santé fragile, a amassé une somme d’argent conséquente destinée à sa communauté afin d’en devenir le nouveau parrain. Peu à peu, alors que la santé du patriarche se détériore, la famille se retrouve au bord de l’implosion.

 

Le troisième long métrage du cinéaste de 32 ans semble faire écho au premier, Life and a Day, sorti en 2016, qui traite du vide laissé par le départ de la plus jeune fille d’une famille iranienne. Dans Leila’s Brothers, à nouveau, Leila a dédié toute sa vie à ses parents et à ses quatre frères. Une manière pour le réalisateur, au-delà de situation économique, de creuser le thème du poids du patriarcat au sein de son pays d’origine.

 

Leila’s Brothers est le second long métrage à représenter l’Iran en Compétition cette année, après le thriller d’Ali Abbasi, Les Nuits de Mashhad (Holy Spider), et tandis que le réalisateur doublement oscarisé Asghar Farhadi est membre du Jury des Longs Métrages.