Ibrahim, le silence de l’amour paternel dans les yeux de Samir Guesmi

IBRAHIM - Photo du film © WILD BUNCH INTERNATIONAL

 

Pour la première fois de sa carrière d’acteur, Samir Guesmi est à la fois devant et derrière la caméra et nous livre un film plein de justesse et de simplicité sur les relations père-fils. Après sa Sélection officielle au Festival de Cannes 2020 et son triomphe à Angoulême, Ibrahim a reçu le Grand Prix du jury au Festival Premiers Plans d’Angers. Une belle reconnaissance pour ce long métrage qui révèle le talent prometteur du jeune Abdel Bendaher. Distribué par Le Pacte, Ibrahim sortira en France le 23 juin.

La vie du jeune Ibrahim se partage entre son père, Ahmed, écailler à la brasserie du Royal Opéra, sérieux et réservé, et son ami du lycée technique, Achille, plus âgé que lui et spécialiste des mauvais coups. C’est précisément à cause de l’un d’eux que le rêve d’Ahmed de retrouver une dignité se brise lorsqu’il doit régler la note d’un vol commis par son fils et qui a mal tourné. Les rapports se tendent mais Ibrahim décide alors de prendre tous les risques pour réparer sa faute…

Afin d’approcher au plus près la complexité des relations père/fils et la difficulté d’exprimer ses sentiments, Samir Guesmi a opté pour un film pudique, silencieux, dans lequel il laisse le spectateur aller à la rencontre des personnages grâce à leurs gestes et aux détails de leur quotidien.

« En tant qu’acteur, j’ai parfois dû m’accommoder de dialogues prétendument nécessaires à la compréhension de l’histoire, mais qui me semblaient inutiles et impossibles à dire avec justesse. Je préfère partir du principe que moins on en dit, plus on écoute. » Samir Guesmi

Le jeu des acteurs en devient d’autant plus crucial, et tout se dévoile avec subtilité dans un regard, une gifle ou une caresse. Samir Guesmi montre ainsi son savoir-faire en tant que réalisateur dans sa capacité à s’entourer et diriger de jeunes talents. D’abord, Abdel Bendaher dans le rôle principal, repéré lors d’un casting sauvage sur les bords d’un terrain de football. Ensuite, la jeune actrice montante Luàna Bajrami (Louisa), Meilleur espoir féminin aux César 2019 pour son rôle dans Portrait de la Jeune Fille en feu de Céline Sciamma et également à l’affiche cette année de la comédie de Bruno Podalydès Les Deux Alfred. Ainsi que Rabah Naït Oufella, parfait dans le rôle d’Achille, le meilleur ami et instigateur des mauvais coups.

Avec pour toile de fond le quotidien de ceux qui se lèvent tôt et travaillent dur pour tenter de joindre les deux bouts, Ibrahim rend hommage à la dignité des Français qu’on ne voit pas et remporte déjà de beaux éloges dans la presse :

  • « Une magnifique histoire d’amour paternel » La Croix
  •  « Un triomphe » Le Figaro
  • « La révélation Abdel Bendaher » Le Monde
  • « Brillant » Première
  • « Tendre, drôle et touchant » France Inter