« Antichrist » règne en conférence de presse

Lars van Trier, Charlotte Gainsbourg et Willem Dafoe ont évoqué leur "Antichrist" en conférence de presse.

L’équipe d’Antichrist s’est présentée en conférence de presse pour répondre aux questions des journalistes. Le réalisateur Lars von Trier entouré de ses acteurs Willem Dafoe et Charlotte Gainsbourg ont tenté d’expliquer leur expérience. Morceaux choisis.

Lars von Trier sur la justification de son film :
"Je n’ai pas le sentiment de devoir m’excuser. C’est vous tous qui êtes mes invités et non l’inverse. Je fais des films pour moi. Je n’ai pas réalisé Antichrist pour vous ou pour un public. Je ne dois d’explication à personne."

Lars von Trier sur Andreï Tarkovski, à qui est dédié le film :
"Tarkovski est un vrai Dieu. La première fois que j’ai vu ses films, sur une petite télévision, j’étais en extase. Si l’on évoque la religion, alors j’ai une relation mystique avec lui. J’ai vu ses œuvres à maintes reprises. Je sais qu’il a vu mon tout premier film The Element of Crime et l’a détesté avec virulence. Il est de la génération précédente mais je me sens proche de lui. Tout comme de Bergman même si je sais que ce n’est pas réciproque. Et puis, quand vous dédiez un film à un illustre réalisateur, personne ne vous fait le reproche de le copier."

Charlotte Gainsbourg sur cette expérience particulière :
"J’étais assez prête à tout. Les scènes de nudité ou de sexe n’étaient pas les plus difficiles. Les séquences d’émotion et de souffrance étaient plus dures. Il n’y a pas eu de préparation… Il fallait juste se laisser guider par Lars. Ce fût une expérience vraiment intense, que je ne suis pas sûr de revivre un jour."

Willem Dafoe sur sa collaboration avec Lars von Trier :
"Un rêve ! Charlotte a raison en soulignant que nous parlions peu. Nous étions plus dans l’action. J’ai apprécié sa compagnie, son sens de l’humour. C’est un grand metteur en scène. Un exemple : il n’autorise aucune préparation. Vous entrez simplement dans une pièce et la caméra tourne déjà. Cela peut sembler radical mais lorsque vous avez dix pages de dialogues et qu’il ne vous a rien indiqué sur sa mise en scène ou votre jeu, vous devez créer en quelque sorte la scène de toutes pièces. Ensuite seulement, il réagit et vous guide. Quand nous n’êtes que deux acteurs sur le plateau et que vous répétez ce processus jour après jour, vous devenez très flexibles et ouverts aux inspirations de Lars."

Lars von Trier sur ce film en forme de thérapie :
"C’est plus la routine de tourner un film qui sert de thérapie : se lever tous les matins et aller au travail. Cela aide. (…) Je n’essaie pas de délivrer un message. (…) Il s’agit plutôt d’un rêve imprimé sur pellicule sur la culpabilité, le sexe. C’est venu naturellement."

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