Le club des 9 : ces réalisateurs deux fois récompensés par la Palme d’or

51, c’est le nombre de Palmes d’or décernées au cours des 75 ans d’histoire du Festival depuis la création du prestigieux trophée, attribué pour la première fois en 1955 à Marty de Delbert Mann. 9, c’est le nombre de cinéastes doublement récompensés par ce prix internationalement reconnu.

1
Francis Ford Coppola
Francis Ford Coppola, 2009 © Ramzi Haidar / AFP
Francis Ford Coppola, 2009 © Ramzi Haidar / AFP

En 1979, avec le sacre d’Apocalypse Now (ex aequo avec Le Tambour de Volker Schlöndorff), Francis Ford Coppola devient à 40 ans le premier réalisateur à recevoir pour la seconde fois la plus haute distinction du Festival. L’Américain avait obtenu sa première récompense suprême en 1974 pour La Conversation Secrète, quand la Palme d’or s’appelait encore le Grand Prix. En 2001, le maître était de retour sur la Croisette pour y présenter Hors Compétition Apocalypse Now Redux, une version de son chef-d’œuvre rééditée et augmentée de 49 minutes.

« Je suis venu pour la première fois à Cannes quand j’avais 26 ans. Au fil des années, je suis revenu plusieurs fois et j’ai eu plein de merveilleuses surprises, comme une Palme d’or pour Conversation Secrète. Quand je viens à Cannes, j’ai l’impression de rentrer à la maison. » Francis Ford Coppola

2
Bille August
Bille August, 2004 © Carlo Allegri / Getty Images North America / Getty Images via AFP
Bille August, 2004 © Carlo Allegri / Getty Images North America / Getty Images via AFP

Révélé dans la sélection Un Certain Regard à Cannes en 1983 avec Zappa, son deuxième long-métrage, Bille August s’impose sur la scène internationale cinq ans plus tard, lorsqu’il reçoit sa première Palme d’or pour Pelle le conquérant. En 1992, le cinéaste danois occupe à nouveau le haut du Palmarès avec Les Meilleures Intentions. Au scénario, on retrouve Ingmar Bergman, sacré Palme des Palmes pour l’ensemble de sa carrière à titre posthume en 1997, et dont Bille August se revendique l’héritier.

3
Emir Kusturica
Emir Kusturica © AFP
Emir Kusturica © AFP

Première sélection au Festival, première fois en Compétition et première Palme d’or : en 1985, Emir Kusturica, âgé de 31 ans, vise dans le mille avec Papa est en voyage d’affaires. Le réalisateur franco-serbe, qui décroche sa deuxième Palme dix ans plus tard pour le tonitruant Underground, est une figure incontournable de la « Famille cannoise ». Huit de ses films ont été présentés au Festival. En 2005, il est nommé Président du Jury des longs-métrages et c’est à son tour de décerner la Palme d’or, qu’il choisit de remettre aux frères Dardenne pour L’Enfant.

4
Shōhei Imamura
Shōhei Imamura, 1997 © Patrick Hertzog / AFP
Shōhei Imamura, 1997 © Patrick Hertzog / AFP

Le Japonais Shōhei Imamura a dû attendre trente-cinq ans pour intégrer le club des 9 : sa première sélection à Cannes, en tant que scénariste de Cupola, remonte à 1962, sa Ballade de Narayama lui vaut la Palme de l’édition 1983 et c’est en 1997 qu’il décroche sa seconde Palme d’or, pour L’Anguille. Cette année-là, le cinéaste du désir partage le trophée ex-aequo avec l’Iranien Abbas Kiarostami, récompensé pour Le Goût de la cerise.

5
Jean-Pierre et Luc Dardenne
Jean-Pierre et Luc Dardenne © Christine Plenus
Jean-Pierre et Luc Dardenne © Christine Plenus

Découverts dès 1987 dans la section aujourd’hui disparue Perspectives du cinéma français, avec leur premier long-métrage Falsch, les frères belges remportent leur première Palme d’or en 1999, pour Rosetta. Depuis, le Festival leur a remis cinq autres distinctions dont une seconde Palme d’or, pour L’Enfant en 2005. Avec 10 longs-métrages présentés en Sélection officielle sur leurs 12 au total, Jean-Pierre et Luc Dardenne développent un cinéma social qui est, avec celui de Ken Loach, l’un des plus plébiscités par les comités de sélection et les Jurys au fil de l’histoire du Festival.

6
Michael Haneke
Michael Haneke, 2017 © Loïc Venance / AFP
Michael Haneke, 2017 © Loïc Venance / AFP

L’œuvre du cinéaste autrichien Michael Haneke, qui s’est fait connaître à l’international avec l’implacable Funny Games, a fortement marqué la décennie 2000-2010 de l’histoire du Festival. En 2001, sa Pianiste remporte déjà le Grand Prix, en 2005 Caché obtient le Prix de la mise en scène, et il n’a attendu que trois petites années entre ses deux Palmes d’or, l’une pour Le Ruban blanc en 2009 et l’autre pour Amour en 2012.

7
Ken Loach
Ken Loach © Joss Barratt, Sixteen Films, Why Not Productions
Ken Loach © Joss Barratt, Sixteen Films, Why Not Productions

Le Britannique Ken Loach est l’homme de tous les records à Cannes. Depuis sa première apparition dans la sélection Un Certain Regard en 1980 avec The Gamekeeper, 16 de ses longs-métrages ont été présentés à Cannes. Outre ses Palmes pour Le vent se lève en 2006 et Moi, Daniel Blake en 2016, le prolifique réalisateur, qui n’a de cesse de militer en faveur de la justice sociale, s’est vu attribuer trois Prix du Jury, pour Hidden Agenda (1990), Raining Stones (1993) et La Part des anges (2012).

8
Ruben Östlund
Ruben Östlund, 2020 © Jonathan Nackstrand / AFP
Ruben Östlund, 2020 © Jonathan Nackstrand / AFP

Le dernier membre en date du club des 9 incarne la jeune génération de cinéastes à Cannes. L’ascension du Suédois Ruben Östlund a été pour le moins rapide et a la particularité d’avoir mis le rire à l’honneur au Palmarès : Prix du Jury Un Certain Regard en 2014 avec l’hilarant Snow Therapy, il reçoit une première Palme d’or en 2017 pour sa comédie grinçante The Square, avant d’être à nouveau adoubé par le Jury présidé par Vincent Lindon en 2022 pour Sans filtre, satire loufoque sur le milieu du mannequinat et des influenceurs.

Partagez